Macron et l’information, une vision d’apprenti-dictateur
Les vœux à la presse du président Emmanuel Macron le 03 janvier dernier ont été l’occasion de vérifier une nouvelle fois les rapports particuliers du président français avec les médias. En effet, cette cérémonie traditionnelle et généralement sans surprise a été marquée par l’annonce d’une volonté de contrôle des médias via le contrôle renforcé de ce que l’on dénomme « fake news » ou bien encore rumeur.
Emmanuel Macron a donc adressé une sévère mise en garde aux réseaux sociaux et plus largement aux médias de ré-information pour leur signifier qu’il était temps de rentrer dans le rang et que le gouvernement allait étudier la possibilité d’une loi sanctionnant la diffusion de « fake news » en période électorale. Prenant prétexte de la déstabilisation supposée de la campagne présidentielle américaine de 2016 par des « fake news » venues de Russie, ainsi que par l’ingérence supposée de la même Russie lors de la présidentielle française de 2017, Emmanuel Macron avait déjà outrepassé ses droits lors de la visite de Vladimir Poutine à Versailles en juin dernier. Le locataire de l’Elysée s’en était ainsi verbalement pris à la représentante de Russia Today lors de la conférence de presse des deux chefs d’État, accusant la chaîne russe de désinformation et lui déniant la qualité de média fiable.
Cette fois, Emmanuel Macron ne cible pas un média en particulier mais laisse planer la menace sur l’ensemble de la profession. Ainsi, ce comportant en véritable apprenti-dictateur, le président français a-t-il annoncé qu’un « texte de loi contre les fake news allait être déposé prochainement ». En outre, il a stigmatisé la « propagande de certains médias » financés selon lui par des « démocraties illibérales ». Il a ensuite détaillé son programme en précisant : « Nous allons faire évoluer notre dispositif juridique pour protéger la vie démocratique de ces fausses nouvelles » et en poursuivant par ces propos peu rassurant pour la iberté de la presse : « Les plates-formes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l'identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus ». Enfin, dernière mesure de « liberté », Macron a précisé vouloir faire déréférencer les sites se rendant coupables de propagation de fausses nouvelles, la saisine d’un juge étant envisagée pour poursuivre les contrevenants.
Sans dire le mot, Emmanuel Macron rétablie le contrôle le plus strict de la presse et remet en vigueur l’autorisation préalable, loi de censure sous la Restauration qui imposait aux journaux d’obtenir du gouvernement le droit de publier leurs articles.
Sous couvert de faire la chasse aux fausses informations, le président français souhaite en réalité brider le dernier espace de liberté en s’attaquant à Internet et aux sites de ré-information. En effet, les médias « mainstream », plus gros propagateurs de fausses nouvelles sont totalement épargnés par les menaces du président Macron. Ces derniers sont loin d’être des professionnels sérieux, ayant répercutés que l’Irak possédait des armes de destruction massive ou que le Front national était responsable de la montée de l’antisémitisme en France et dépeignant aujourd’hui la Russie comme l’ennemie de la liberté et comme une menace pour la sécurité mondiale.
Cependant, ces grands médias possèdent un avantage aux yeux du pouvoir, ils sont totalement soumis au politiquement correct. Détenus par de grands groupes financiers, les médias « mainstream » ne sont plus que la caisse de résonnance de l’intelligentsia mondialisée chargés d’endoctriner le bon peuple. En revanche, Internet représente un espace de liberté où se sont développés de nombreux sites de ré-information et où il est possible d’avoir accès à l’information des pays non alignés sur la vulgate occidentale. Emmanuel Macron s’en prend ainsi ouvertement à la liberté et à la pluralité de l’information, laissant s’exprimer les médias dominants pour mieux pourchasser les médias dissidents.
En bon français, cela s’appelle un apprenti-dictateur !