«Fils d'immigré, noir et pédé» : polémique sur le concert de Kiddy Smile à l'Élysée
Invités à se produire pour la fête de la musique, l'artiste Kiddy Smile et ses danseurs ont transformé le parvis de l'Élysée en boîte de nuit. Une prestation considérée comme vulgaire par plusieurs élus de droite, assortie de paroles jugées inappropriées dans un lieu de pouvoir.
Deux jours après la Fête de la musique, le concert en plein air donné jeudi soir à l'Élysée ne passe toujours pas auprès de certains. En cause, les paroles et les prestations de plusieurs artistes, jugées vulgaires et inappropriées. Un artiste a particulièrement agacé à droite: Kiddy Smile, qui a mixé sur le perron de la présidence de la République avec un t-shirt «Fils d'immigré, noir et pédé».
«On ne peut pas, la même semaine, donner des leçons de respect républicain à un ado et laisser entrer ça à l'Élysée. La Culture Française mérite mieux...», a régi samedi Bruno Retailleau, chef de file des Républicains au Sénat. En début de semaine, le président de la République a en effet vertement recadré un jeune qui l'avait appelé «Manu» en marge des commémorations du 18 juin 1940. «Tu m'appelles “Monsieur le président de la République” ou “Monsieur”. D'accord?», lui avait-il dit. Sur Twitter, beaucoup on fait le rapprochement entre cette séquence, et le ton du concert donné à l'Élysée.
À un journaliste qui s'interrogeait sur le rapport entre les deux événements, Valérie Boyer, secrétaire générale adjointe LR a écrit: «Le rapport, et vous le savez très bien, c'est que d'un côté Emmanuel Macron appelle au respect de la fonction présidentielle et en même temps, il l'abaisse en organisant une jet set à l'Élysée avec DJ Kiddy Smile portant un t-shirt où était écrit «Fils d'immigré, noir et pédé».
Dans un message diffusé la veille du concert, Kiddy Smile annonçait la couleur: «Je sais ce que représente l'Élysée en terme d'oppression et d'histoire pour QPOC / POC (Queer person of color, NDLR) et la communauté LGBTQIA+ ainsi que la répression des migrants», écrit-il. «Mais je crois fermement au high jacking du pouvoir en place de l'intérieur et a la création du discours la ou il n'y en a plus ou pas: cette invitation à mixer dans la demeure temporaire de Macron se présente a moi comme une opportunité de pouvoir faire passer mes messages: moi fils d'immigrés noir pédé va pouvoir aller au coeur du système et provoquer du discours de par ma présence...» À l'origine, l'artiste avait l'intention de marquer sur son t-shirt: «Fils d'immigré, noir et pédé, avec la loi asile immigration, je n'existerais pas». Finalement, il ne s'affichera qu'avec la première partie de son slogan. Il a annoncé son intention de reverser la totalité de son cachet (1500 euros, selon lui), à une association d'aide aux migrants.
«Cette photo vous dérange? Tant pis. Partageons-là!», réagit Castaner
L'émission Le Quotidien relève par ailleurs certaines paroles diffusées ce soir-là dans la cour de l'Élysée: «Tonight, let's burn this house down / Tonight, lets burn it to the ground» («Ce soir, brûlons cette maison / Brûlons-là complètement»). D'autres textes renvoient à des propos vulgaires ou misogynes.
Samedi après-midi, le secrétaire d'État auprès du premier ministre Christophe Castaner a partagé la photo de Kiddy Smile et ses danseurs avec Emmanuel Macron, qui a été largement commentée sur les réseaux sociaux. «Cette photo vous dérange? Tant pis. Partageons-là!», écrit-il, accusant les voix critiques de racisme et d'homophobie.
Source : Figaro