Les Kurdes syriens trahis par les États-Unis
En Syrie, les Américains agissent au gré des circonstances. Ils donnent l'impression de se greffer aux événements et de s'y adhérer sans plus.
Le spécialiste de l'Asie de l'Ouest, Sadallah Zarei, revient sur le deux poids deux mesures qui caractérise la politique "kurde" de la Maison Blanche et qui consiste à continuer à soutenir les Kurdes sans leur donner le feu vert pour déclencher la bataille finale:
" Les États-Unis jouent avec les Kurdes de Syrie. Ils disent les soutenir sans aller jusqu'au bout de ce soutien, comme s'ils voulaient consoler les Forces démocratiques syriennes (FDS) d'avoir été mises en carafe ", a-t-il expliqué.
Selon Zarei, " Washington cherchait à mettre en place un périmètre sécuritaire tout au long des frontières ouest de la Syrie, limitrophes de l'Irak. Or, ce plan s'est heurté au contre-plan de l'axe de la Résistance et il a échoué. Cet échec a eu une première répercussion: Washington a cessé de voir à travers les Kurdes un acteur de poids. Les Kurdes des FDS opéraient dans une zone située entre Deraa et Deir ez-Zor. Il s'agit d'une zone peuplée de tribus arabes syriennes.
Or, les Kurdes ne parviendraient jamais à s'imposer dans une région à majorité arabe. Ce fut après avoir fait ce constat que les Américains ont abandonné les Kurdes ! Cet abandon s'est traduit toute de suite par de très lourdes attaques des terroristes contre les Kurdes qui ont subi d'importantes pertes. Face aux protestations kurdes, les Américains ont tenté de sauver les meubles: ils ont annoncé soutenir encore et toujours les forces des FDS. Mais cette annonce ne va pas au delà d'un geste de consolation envers les Kurdes."
Interrogé par le journaliste de l'agence Tasnim News sur les toutes dernières déclarations des officiels US sur la Syrie, Zarei a affirmé: " Les Américains affirment désormais ne pas envisager une présence de longue durée en Syrie. Mais ce n'est pas uniquement la Syrie qui leur pose problème. La politique américaine au Moyen-Orient navigue à vue. Aucune ligne directrice n'est suivie ni en Syrie, ni en Irak ni ailleurs. C'est une posture plutôt passive qu'ils ont adoptée. Ils adhèrent aux événements pour éviter que le nom des États-Unis ne tombe pas dans l'oubli, surtout dans les pages de la presse."
Source : http://www.presstv.com/French/