CP : PMA sans père : Marlène Schiappa espère calmer la fronde sociale, mais annonce une mesure qui profitera au business de la procréation et coûtera aux travailleurs
Sur RMC ce matin, la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa a déclaré que l’extension de la PMA aux femmes célibataires et aux couples de femmes, c’est-à-dire sans père, serait légalisée en 2018 avec la révision de la loi de bioéthique.
Son argument de justice sociale, particulièrement mal venu de la part d’une secrétaire d’Etat, omet complètement l’enfant et le père, pourtant au centre de la question. Quant à l’engagement prétendument pris par Emmanuel Macron à ce sujet, La Manif Pour Tous appelle la Secrétaire d’Etat à relire précisément les propos du Président à ce sujet : il avait, au contraire, prudemment posé des conditions et s’était bien gardé d’un engagement ferme.
Par sa déclaration matinale, Marlène Schiappa instrumentalise l’enfant et la famille en espérant calmer la fronde sociale. En réalité, la PMA sans père coûterait très cher aux travailleurs et aux contribuables, tout en rapportant à tous les profiteurs du business de la procréation. Contrairement à ce que croit manifestement Marlène Schiappa, la PMA sans père est une mesure de logique ultra-libérale : elle serait du plus grand profit du lobby médical et pharmaceutique !
Contrairement à ce que Marlène Schiappa semble imaginer, les Français sont largement opposés à la PMA sans père : pour 77% d’entre eux, « l’Etat doit garantir aux enfants conçus par PMA d’avoir un père et une mère »[1] !
Alors que l’un des premiers engagements d’Emmanuel Macron a été d’agir pour rassembler les Français, la méthode de Marlène Schiappa, qui donne d’emblée les conclusions du débat, ne peut que produire l’effet inverse : à l’instar de François Hollande, elle fait tout pour diviser profondément la société française.
Les Français, en outre, ne sont pas naïfs : La PMA sans père consistant à reconnaître implicitement « un droit à l’enfant », sa légalisation entraînerait évidemment la légalisation de la GPA au nom de l’égalité entre les célibataires homme et femme et entre les couples.
La PMA sans père, qui revient à prétendre que les enfants n’ont pas besoin de père et que les femmes n’ont pas besoin des hommes, sauf comme distributeur de sperme, pose des questions humaines inouïes dont Marlène Schiappa n’a manifestement pas idée.
Quant au corps médical, dont la mission de soins serait détournée par la PMA sans père qui n’a rien à voir avec une quelconque pathologie, il sera lui aussi largement divisé, comme l’attestent les descensions au sein du CCNE lui-même : 1/3 des membres ont exprimé leur opposition lors de la publication de l’avis sur la PMA sans père le 27 juin dernier.
La Manif Pour Tous appelle donc Emmanuel Macron et son Premier ministre, Edouard Philippe, à ne pas tomber dans la même erreur que François Hollande et à se concentrer sur les sujets qui préoccupent les Français.
Les centaines de milliers de personnes qui sont maintes fois descendues dans la rue entre 2012 et 2017 parce qu’ils prévoyaient le risque de faire sciemment des enfants orphelins de père ou de mère restent extrêmement mobilisées sur ce qui leur tient à cœur : le respect du besoin fondamental et du droit de l’enfant d’avoir un père et une mère, droit inscrit à l’article 7 de la Convention internationale des droits de l’enfant, dont la France est signataire.
Les français qui veulent protéger l’intérêt supérieur de l’enfant et la famille s’opposeraient massivement à une tentative de passage en force : elles sont prêtes à battre le pavé.
[1] Sondage de l’Institut Opinion Way publié le 27 juin 2017