Ukraine: Zelensky ferme des chaînes de télévision non-alignées avec le soutien de l'Occident
Le Président ukrainien a décidé d'interdire pour 5 ans l'activité de trois chaînes de télévision, car elles diffusaient un discours non-aligné sur le Maïdan, considéré "pro-russe", puisque critique à l'égard du Gouvernement. L'on pouvait penser que l'Occident bien-penseant allait quand même réagir à ce qui est une attaque directe portée aux valeurs démocratiques européennes. Non seulement, c'est le silence total, mais en plus la presse française légitime l'opération - ce sont des chaînes "pro-russes" (puisque dans l'opposition) et la nouvelle Administration américaine l'avait conseillé ... Les médias étatiques français, parfaitement soumis, ne vont certainement pas commencer à s'indigner ou soutenir des collègues ... Imaginez quelles auraient été les réactions, si cela s'était passé en Russie ... Quand on affirme que le monde global ne peut être que totalitaire, en voici un exemple.
En début de semaine, Zelensky a décidé, en accord avec son Conseil de sécurité, de fermer trois chaînes ukrainiennes considérées comme "pro-russe", car détenues par des membres de l'opposition. Or, dans l'Ukraine démocratique post-Maïdan, il ne peut y avoir d'opposition : comment pourrait-on s'opposer à la démocratie ? Quelle idée ! Cela veut donc dire que l'on est "pro-russe", c'est-à-dire l'ennemi, et qu'en tant que tel l'on n'est pas soumis au même droit.
Donc, Zelensky a fermé par oukaze les chaînes 112 et ses antennes régionales, News One et Zik. Formellement, il a adopté ce 2 février des "sanctions", valables pour une durée de cinq ans. Précisons que les mesures annoncées prévoient en plus de l'interdiction de diffusion, le blocage des actifs et l'interdiction de sortir le capital du pays, l'interruption de toutes les opérations économiques et financières. La forme ne change rien au fond, c'est de la censure. Et le lendemain, le 3 février, Zelensky a rencontré les dirigeants des grands médias en Ukraine, les assurant de la totale liberté d'expression en Ukraine et leur expliquant, très sérieusement, que la situation avec ces chaînes fermées est très particulières, simplement elles étaient soutenues par la Russie et liées à des organisations terroristes. Sur quoi, les dirigeants des médias convoqués, eux aussi parfaitement sérieux, ayant parfaitement compris le message, ont assuré le Président de leur soutien, insistant sur le fait que ces chaînes avaient une ligne anti-gouvernementale. Bref, entre les lignes, ils ont assuré le système de leur loyauté. La liberté d'expression, rien de tel, quand on se comprend !
Ceci est certes magnifique, une telle entente l'on ne peut qu'en rêver, mais ces mesures constituent quand même une atteinte directe à la liberté d'expression. Pourtant, aucune réaction à l'international, la communauté internationale est trop intéressée par Navalny et la "dictature en Russie" pour s'attacher à de si petits détails. Et l'on voit des tentatives désespérantes dans certains médias étatiques français pour légitimer ce qui se passe en Ukraine. Voir cet étrange article publié sur le site de RFI ici.
Et très sérieusement, RFI, média public français relaie, sans broncher, la position ukrainienne en justifiant par la prise de pouvoir médiatique de Poutine sur une partie de l'Ukraine :
"112, NewsOne et Zik appartiennent à Taras Kozak, un député pro-russe, mais elles sont en réalité contrôlées par Viktor Medvedchuk, un proche de Vladimir Poutine, qui est le relais principal du Kremlin en Ukraine, et qui d'acquisition en acquisition, a pris le contrôle d'une grande partie du paysage médiatique ukrainien. "
Si c'est Poutine, en effet, ça ne discute pas. En plus, c'était demandé par l'Administration américaine, donc l'on ne peut, dans l'immensité de son indépendance, que soutenir :
"Ces derniers temps, la nouvelle administration américaine a fait pression pour que Kiev se débarrasse des agents d'influence pro-russes, mais le jeune président ukrainien entretient lui-même une relation ambiguë avec ces derniers. Il s'est entouré au pouvoir de personnalités liées à l'ancien régime Ianoukovitch, mais les chaînes de télévision pro-russes n'ont de cesse de le maltraiter."
Or, le danger est réel pour ce pouvoir fantoche, car comme l'affirme le journaliste de RFI lui-même :
"Résultat, la popularité du président est au plus bas, et si de nouvelles élections législatives avaient lieu prochainement, le parti pro-russe arriverait en tête."
Donc, dans la conception "démocratique" actuelle, le pouvoir ne doit pas refléter la configuration politique de la population, ne doit pas répondre aux attentes de la population et gouverner dans l'intérêt de la majorité. Non, il doit protéger les intérêts du clan globaliste qui l'a mis en place, contre la volonté de la majorité. Pour cela, il est fondamental de maîtriser l'espace médiatique et de monopoliser le discours.
Ne vous faites pas d'illusion, ce qui se passe en Ukraine se passe également en France, comme dans tous les pays atlantistes satellites, qui ont perdu leur souveraineté. Simplement, là-bas, c'est fait avec moins de finesse.
Source : Russie Politics