La Chine propose sa médiation pour des pourparlers de paix israélo-palestiniens

Mardi, 25 avril, 2023 - 06:42

L’accord de réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite conclu sous l’égide de la Chine a été considéré comme un coup porté aux efforts d’Israël pour isoler Téhéran.

Le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré à ses homologues israélien et palestinien que Beijing était prêt à faciliter des pourparlers de paix, ont rapporté les médias d’État chinois.

Lors d’appels téléphoniques séparés avec les deux responsables lundi, le ministre des Affaires étrangères Qin Gang a indiqué que la Chine était préoccupée par la montée des tensions israélo-palestiniennes et soutenait un retour aux pourparlers de paix.

La Chine avait déjà proposé de servir de médiateur entre Israël et la Palestine dans le passé. Au cours de l’offensive israélienne de mai 2021 contre Gaza, Beijing avait présenté une proposition de paix en quatre points. C’est un cessez-le-feu bilatéral négocié par l’Égypte avec le soutien des États-Unis qui avait finalement mis fin aux combats.

Mais la nouvelle offre chinoise intervient dans un contexte signalant que Beijing cherche de plus en plus sérieusement à renforcer son rôle politique dans la région. Le mois dernier, la Chine a négocié un accord entre les grands rivaux que sont l’Arabie saoudite et l’Iran pour qu’ils rétablissent leurs relations diplomatiques.

Qin a déclaré au ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen que l’accord Iran-Arabie offrait « un bel exemple » de la possibilité de surmonter les divergences par le dialogue, selon le communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

« La Chine n’a aucun intérêt égoïste dans la question palestinienne. Nous espérons que les deux parties pourront coexister pacifiquement et défendre la paix et la stabilité régionales », ajoute le communiqué.

Un communiqué israélien portant sur l’appel téléphonique ne fait aucune mention de l’offre de la Chine de négocier des pourparlers avec les Palestiniens, mais indique que Qin et Cohen ont discuté de « l’importance de maintenir le calme sur le mont du Temple [l’esplanade des Mosquées], en particulier dans les derniers jours du Ramadan ».

La semaine dernière, le bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé que tous les visiteurs juifs et non musulmans seraient interdits d’accès au complexe de la mosquée al-Aqsajusqu’à la fin du Ramadan.

La décision, également prise par Israël les années précédentes, est intervenue quelques jours seulement après que des centaines de colons et d’ultranationalistes israéliens avaient pris d’assaut la mosquée al-Aqsa, connue des juifs sous le nom de mont du Temple, alors que les Palestiniens n’avaient pas accès au site.

Les violents raids israéliens contre les fidèles musulmans à la mosquée al-Aqsa au début du mois ont provoqué une série d’attaques à la roquette de représailles lancées depuis le Liban et Gaza ainsi que des bombardements ultérieurs israéliens en réponse.

Le troisième partenaire commercial d’Israël

Cohen a soulevé les inquiétudes d’Israël concernant la menace du programme nucléaire iranien et a demandé à la Chine d’aider à empêcher Téhéran d’obtenir des armes nucléaires.

L’accord de réconciliation entre l’Iran et l’Arabie saoudite a été considéré comme un coup porté aux plans d’Israël d’isoler Téhéran et de forger des relations plus étroites avec les États arabes.

Riyad a exprimé sa volonté de tisser des relations avec Israël mais demande en retour aux États-Unis des garanties en matière de sécurité et de l’aide pour son programme nucléaire.

Mais le dégel des relations avec l’Iran a brouillé l’échiquier régional, Riyad cherchant maintenant à conclure des accords de paix avec les Houthis alignés sur l’Iran au Yémen et à raviver les liens avec le Hamas, le groupe qui gouverne Gaza et que les États-Unis et Israël qualifient d’organisation terroriste.

Les analystes ont considéré les liens de la Chine tant avec l’Arabie saoudite qu’avec l’Iran comme un atout pour sa capacité de médiation. La Chine est le plus gros acheteur de brut des deux pays. En 2021, elle a importé pour 43,9 milliards de dollars de pétrole de l’État du Golfe. Elle s’est aussi engagée à investir 400 milliards de dollars en Iran au cours des 25 prochaines années.

La Chine est le troisième partenaire commercial d’Israël derrière l’UE et les États-Unis. La valeur des échanges entre les deux pays s’élevait à 18,16 milliards de dollars en 2021. Ils se rapprocheraient d’un accord de libre-échange, un développement qui, ainsi que Middle East Eye l’a précédemment signalé, a irrité Washington.

 

Source : Middle East Eye