Téléfilm sur le Front national : la neutralité de la production mise en cause.

13.07.2016

France 3 et Cinétévé (Les Témoins, La Vie devant elles) préparent un téléfilm sur l’arrivée du Front national dans le nord de la France Cette fiction, dont le scénario est en cours de finalisation, sera accompagnée d’un débat. Cinétévé, dirigé par Fabienne Servan-Schreiber, est connu pour ses documentaires et ses fictions politiques sans concession. (1)

Une famille de journalistes et d’hommes politiques

Fabienne Servan-Schreiber est issue d’une grande famille liée aux mondes du journalisme et de la politique (2). C’est en effet la petite fille de Robert Servan-Schreiber, co-fondateur des Échos et de Suzanne Crémieux, vice présidente du Parti radical et sénatrice de 1948 à 1971. C’est également la fille de Jean-Claude Servan-Schreiber, journaliste, député et directeur des Échos.

Son combat contre la circulaire Guéant et le « piège de l’extrême-droite »
Elle a milité pour l’abrogation de la circulaire du 31 mai 2011, dite « circulaire Guéant ». Après un billet sur Le Huffington Post (3), elle a publié, avec d’autres membres de la société civile, une tribune dans le journal Libération.  Cette tribune (4), sobrement intitulée « La France au piège de l’extrême droite », contient quelques passages éclairants sur sa vision du Front National :

« Dimanche 22 avril, de nombreux Français ont été choqués de constater que la candidate du Front National faisait un score très élevé au premier tour de l’élection présidentielle. Pour ceux qui se battent contre la propagation des idées de l’extrême-droite, ce n’est pourtant qu’une triste confirmation qu’un processus dangereux de dérive politique est en marche depuis plusieurs années. »

« A force de reprendre les thèmes du Front national, on ne fait que le renforcer. Contre l’extrême-droite, le seul combat est celui de la confrontation directe des idées. »

« Nous pensions que la France souillée par l’extrême droite, c’était de l’Histoire. Nous réalisons que cela peut être notre avenir. »

« Il n’est malheureusement pas besoin que le Front national entre au gouvernement pour que ses idées y soient représentées. »

« Le 6 mai, nous appelons tous nos concitoyens à faire le choix du seul bulletin qui sauvera l’honneur de la France, celui de François Hollande, celui du combat déterminé contre l’extrême-droite. »

Remerciée de ses appels à voter Hollande (4) (5) par l’abrogation de cette circulaire (6), Fabienne Servan-Schreiber n’en a pas délaissé le militantisme politique pour autant. « Université Universelle », son mouvement de soutien au Collectif du 31 mai, a ainsi continué à échanger avec Geneviève Fioraso, alors ministre, à l’occasion du débat parlementaire sur la redéfinition du statut des étudiants et diplômés étrangers, leurs conditions d’accueil et d’insertion professionnelle. (7)

Son mari

La période communiste :  D’abord mariée à un dessinateur engagé à l’extrême-gauche, officiant notamment dans l’hebdomadaire Rouge (hebdomadaire de la Ligue Communiste Révolutionnaire), elle s’est mariée en 2007 avec Henri Weber qu’elle avait rencontré pour le première fois en 1973 dans les locaux parisiens de la Ligue communiste.

Henri Weber s’est engagé très tôt à gauche puisqu’il fut membre de l’organisation sioniste de gauche « Hachomer Hatzaïr » puis de l’Union des étudiants communistes et du Parti communiste français. Il fonda ensuite les Jeunesses communistes révolutionnaires avant de faire partie des meneurs du mouvement de mai 68. Il prendra ensuite la tête de l’hebdomadaire Rouge et la revue Critique communiste. (8)

La période socialiste : Après cette longue période communiste, il se convertit, comme beaucoup de ses camarades, à la social-démocratie et entre finalement au Parti socialiste dans les années 80. Il a, entre autres, été membre des cabinets de Laurent Fabius, Martin Malvy et Louis Mermaz. Il a également été membre du secrétariat national du PS. (8) De 2009 à 2014, il a été député européen. Il a aussi été sénateur socialiste, de 1995 à 2004.

Son parcours est résolument ancré à gauche, depuis sa jeunesse communiste jusqu’à sa conversion à la social-démocratie – qualifiée de traitrise par ses anciens camarades (9).

Les contribuables français financeront donc probablement une fiction de propagande destinée à diaboliser le Front National. Ce téléfilm sera en effet produit par une militante de gauche, fermement opposée à l’extrême-droite et au Front National. Son parcours personnel, ses convictions politiques et son entourage familial ne laissent planer aucun doute sur la partialité de son travail.

En bonus , nous invitons les lecteurs à consulter la défense d’Agnès Saal par Fabienne Servan-Schreiber,au micro de Jean-Michel Apathie contre «l’ acharnement » qu’elle subit (10), où à se renseigner sur la production par Mme Servan Schreiber d’une série TV avec une héroïne transgenre.

Nicolas Serrand sur Breizh Info