Un Schengen africain est en marche

Mercredi, 6 juillet, 2016 - 16:45

D’ici 2018, un nouvel accord de l’Union africaine (UA) prévoit de mettre en place une zone de libre-circulation sur l’ensemble du continent africain. Cet accord sera couplé avec une zone de libre-échange afin de favoriser le commerce intérieur et le développement socio-économique entre les 54 États membres de l’Union.

Cet accord historique est basé sur les accords de Schengen qui concernent l’Union européenne. A l’heure actuelle, la moitié des pays du continent africain exigent toujours des visas – ce qui entraîne de grosses lourdeurs administratives dont se plaignent les acteurs économiques – tandis que seuls 13 d’entre eux ont renoncé à ces visas.

Selon le rapport de la Banque mondiale, les commerçants souhaitant exporter leurs produits dans un autre pays doivent souvent posséder plus de 1 600 autorisations et licences pour remplir les conditions de la douane, ce qui rend ce commerce beaucoup trop cher pour de nombreux africains, qui peuvent par ailleurs voyager pour moins cher vers l’extérieur des frontières africaines qu’en leur sein.

Ce nouveau passeport, qui serait attribué à tous les Africains, permettrait la création d’une véritable harmonie dans ce continent, alors qu’aujourd’hui, bien souvent, certains s’estiment lésés y compris par rapport à des extra-africains (comme les Américains) qui bénéficient de nettement plus d’avantages que les Africains eux mêmes.

« Nous faisons un grand pas en avant vers une Afrique forte, riche et intégrée, stimulée par ses propres citoyens et qui prend une place mondiale méritée. » ont déclaré les portes-paroles de l’Union Africaine, qui convoque un sommet à Kigali (Rwanda) courant juillet. Un sommet durant lequel seront remis les premiers passeports permettant la libre circulation. « Ce n’est pas n’importe quel  document. C’est le résultat de longs voyages en Afrique à la recherche d’unité. C’est ce dont avaient rêvé les pères fondateurs panafricains », a souligné Martin Wesonga à Euractiv Allemagne. Il est conseiller pour l’intégration et les affaires étrangères en Afrique de l’Est.

Plus de 3000 groupes ethniques seront concernés par cette mesure, qui vise aussi à fabriquer une identité africaine.

Cette construction d’une unité africaine se conjuguera toutefois avec de nombreux défis – déjà évoqués avec nous l’ex Premier-ministre du Mali , Moussa Mara. Et notamment le nécessaire contrôle de la démographie galopante du continent, mais aussi la lutte contre les groupes islamistes et afin de limiter drastiquement l’émigration de la jeunesse africaine, notamment vers l’Europe. Il en va de la stabilité des relations entre Européens et Africains dans les prochaines décennies …

Source : Breizh Info

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