L’UKRAINE INTENSIFIE SES BOMBARDEMENTS ET SES PRÉPARATIFS POUR UNE OFFENSIVE DANS LE DONBASS
Alors que l’Ukraine cherche visiblement un moyen de se retirer officiellement des accords de Minsk sans en porter la responsabilité, l’armée ukrainienne intensifie ses bombardements contre les zones résidentielles de la RPD (République Populaire de Donetsk), ainsi que ses préparatifs pour une offensive dans le Donbass, en accumulant de plus en plus d’armes lourdes près de la ligne de front.
Intensification des bombardements de l’armée ukrainienne contre la RPD
En matière de crimes de guerre, il n’y a pas de jours fériés qui tiennent pour l’armée ukrainienne. Après les bombardements de la semaine dernière sur Signalnoye et la périphérie nord de Donetsk, qui ont endommagé neuf habitations au total, l’armée ukrainienne a poursuivi hier ses bombardements contre les zones résidentielles de la RPD, alors que la République célébrait la Journée des droits des Femmes.
Ainsi, le 8 mars 2021, à 8 h du matin, l’armée ukrainienne a tiré au véhicule de combat d’infanterie, au lance-grenades automatique et au lance-roquettes antichar contre le village de Staromikhaïlovka, situé en périphérie sud-ouest de Donetsk.
Les premiers rapports qui faisaient état de huit habitations endommagées ont été revus à la hausse, et c’est au total 11 maisons situées dans deux rues du village qui ont été endommagées, principalement au niveau des toits et des murs.
La dame explique que l’armée ukrainienne a tiré sur une première maison, puis sur celle des voisins, puis encore plus loin sur la sienne, puis sur celle de ses voisins, en ligne droite.
L’Ukraine accumule des armes lourdes et se prépare à une offensive contre le Donbass
En parallèle de l’augmentation des bombardements de l’armée ukrainienne contre les civils du Donbass, des vidéos toujours plus nombreuses montrent que l’Ukraine continue d’accumuler des armes lourdes et se prépare manifestement à une future offensive.
La multiplication des envois massifs d’armes lourdes par le train, et la présence d’ambulances ne laissent aucun doute sur la réalité d’une préparation de l’Ukraine pour une offensive contre le Donbass. Si Kiev avait juste l’intention d’augmenter ses bombardements ou de « gonfler les muscles » pour faire peur au Donbass, l’armée ukrainienne n’aurait pas besoin d’une telle quantité d’armes lourdes et d’ambulances.
Le journaliste Alexeï Akoutine, qui se voulait rassurant, avaient annoncé il y a deux jours que ce n’était pas la première fois que Kiev envoyait de grandes quantités d’armes lourdes et intensifiait ses bombardements, mais que l’Ukraine ne lancerait pas d’offensive dans le Donbass. Une des preuves selon lui : le fait que l’armée ukrainienne n’a pas déployé d’hôpitaux de campagne.
Akoutine a juste oublié que la ligne de front ne passe pas au milieu d’un désert, qu’il y a des villes partout à proximité, qui toutes ont un ou plusieurs hôpitaux, et que l’armée ukrainienne n’a donc pas besoin d’installer des hôpitaux de campagne. La seule chose dont elle a besoin c’est d’ambulances pour transporter les blessés. Ces mêmes ambulances qu’elle a envoyées en grande quantité par le train dans le Donbass en passant par Dnipropetrovsk !
L’armée ukrainienne détruit un drone de l’OSCE
L’un des autres éléments qui confirment la préparation de l’Ukraine pour une offensive dans le Donbass, c’est le fait que l’armée ukrainienne a provoqué le crash d’un drone de l’OSCE par brouillage de son signal radio.
L’incident a eu lieu le 7 mars, alors que le drone survolait la partie ukrainienne de la ligne de front vers Opytnoye. Devant la défaillance GPS du drone, l’opérateur de l’OSCE a tenté de faire tourner le drone pour essayer de récupérer le signal, avant d’essayer un atterrissage d’urgence face à l’échec de la manœuvre. Mais le drone était tellement hors de contrôle qu’il s’est écrasé au sol dans un champ près de Romanovka.
Bien sûr, l’OSCE écrit dans son rapport sur cet incident qu’il est « prématuré de tirer des conclusions sur les causes de l’incident », que leur priorité est de retrouver la zone du crash, et déclare qu’ils publieront les résultats de leurs découvertes.
Sauf que ce n’est pas la première fois que les drones de l’OSCE sont détruits par l’armée ukrainienne, et que l’organisation internationale cache tout ou partie des faits.
En janvier de cette année, plusieurs drones de l’OSCE avaient subi de tirs de la part de l’armée ukrainienne, et l’un d’entre eux avait été abattu. Si les tirs ont été mentionnés dans le rapport de l’OSCE, le fait qu’un des drones avait été abattu n’avait pas été mentionné.
Alors pourquoi l’OSCE mentionne-t-elle le fait que son drone s’est écrasé cette fois-ci ? Eh bien peut-être à cause de la taille du drone concerné. En janvier c’étaient de petits drones qui avaient été pris pour cible. Si un est abattu, ce n’est pas une grosse perte pour le budget de l’OSCE (quelques milliers d’euros au pire), qui peut cacher le crash sous le tapis sans trop de difficulté.
Mais le 7 mars, c’est un drone à longue portée (Camcopter S-100) qui s’est écrasé, c’est-à-dire un gros drone qui vaut 400 000 dollars pièce ! Dans ces conditions il est difficile de cacher une telle perte dans le budget de la mission de surveillance de l’OSCE, et l’organisation est donc contrainte de mentionner le crash dans ses rapports, tout en continuant à couvrir l’Ukraine en appelant à ne pas tirer des conclusions hâtives malgré l’évidence de l’origine du brouillage des signaux radio.
En l’occurrence, si on regarde les données de l’OSCE, sur la ligne de front entre la RPD et l’Ukraine, seule l’armée ukrainienne a des armes lourdes déployées en violation des accords de Minsk. Si on ajoute à ça les vidéos de trains chargés d’équipement militaire côté ukrainien, et le fait que le drone survolait le territoire sous contrôle ukrainien, il n’est pas difficile de comprendre que c’est l’Ukraine qui a besoin de cacher les préparatifs de son offensive dans le Donbass, et particulièrement l’accumulation d’armes lourdes près de la ligne de front, en empêchant les drones de l’OSCE de faire leur travail.
Rhétorique agressive des officiels ukrainiens
Si à tous ces éléments on ajoute la rhétorique agressive des officiels ukrainiens, on se rend compte que cela forme un tout cohérent avec l’idée d’une offensive de l’Ukraine dans le Donbass.
« Si la Russie continue à se fonder sur le fait qu’elle n’est pas partie au conflit, mais seulement un observateur, et à chercher des raisons pour bloquer nos négociations, alors nous pouvons dire que la situation est dans une impasse et qu’elle ne peut en sortir que par des mesures radicales », a-t-il déclaré.
M. Kravtchouk a fait remarquer que la délégation ukrainienne était en train d’élaborer des options pour faire pression sur la Russie, et il a ajouté que l’Ukraine n’allait pas s’appuyer sur les accords existants mais qu’elle avait l’intention d’exiger une transition vers « de nouvelles approches et de nouveaux documents ».
Sauf que les accords de Minsk sont très clairs sur le fait que les parties au conflit sont l’Ukraine, la RPD et la RPL, et que l’Allemagne, la France, la Russie et l’OSCE ne sont que des garants de ces accords ! De plus ces accords ont été validés par une résolution de l’ONU, et il n’y a donc pas de transition vers de nouveaux documents à exiger !!! Seulement à appliquer ceux qui ont été signés.
Et le chef des « négociateurs » ukrainiens ne s’est pas arrêté là, rayon déclarations belliqueuses. Il a en effet déclaré par après que l’Ukraine en a fini avec l’étape des « compromis » et des « solutions douces » (sic) concernant le Donbass.
« Si auparavant nous pensions d’une manière ou d’une autre que nos solutions douces, nos tentatives de compromis, nos tentatives de négociation affecteront la Russie, et que la Russie réagira de la même manière, ces derniers temps, nous avons vu que cela est perçu comme de la faiblesse ou un désir de nous conformer unilatéralement aux caprices de la Russie. C’est pourquoi j’ai dit : à partir de maintenant, nous passons à une autre étape.
La première est que nous continuerons à mettre en œuvre les accords qui ont été conclus au Format Normandie, nous mettrons en œuvre les accords lors des réunions de Minsk, mais nous ne le ferons pas en douceur. Nous répondrons au bien par le bien, nous répondrons aux tentatives ou aux désirs de compromis par le compromis. Mais s’il y a des tirs et des meurtres, nos réactions seront en miroir, radicales.
Nous ne le prendrons pas comme un malentendu ou une tentative de nous provoquer en quoi que ce soit. De quelles provocations parle-t-on si des personnes sont tuées ? C’est une véritable guerre et une guerre de défaite. Et nous répondrons à une guerre de défaite par le feu », a déclaré M. Kravtchouk.
Sauf que la déclaration de Kravtchouk sur le fait que l’Ukraine appliquerait les accords signés, ou ferait des compromis est totalement fausse, comme on a pu le voir depuis des mois de négociations stériles. Les négociateurs ukrainiens ne font aucun compromis, ils exigent que la RPD et la RPL se conforment à leur vision des choses (qui est contraire aux accords de Minsk), comme on a pu le voir avec la fameuse feuille de route.
Et Léonid Kravtchouk n’est pas le seul à tenir des propos aussi agressifs. Valery Potselouïko, un conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Arsen Avakov, a déclaré que l’Ukraine est prête à appliquer la stratégie de « dés-occupation du Donbass » si Zelensky en donne l’ordre. Une stratégie élaborée par Avakov (qui est le chef des bataillons néo-nazis en Ukraine je le rappelle) en 2019, qui se résume en fait à une épuration ethnique façon scénario croate, à peine caché (voir le morceau de phrase en gras ci-dessous).
« Parce que nous sommes prêts à récupérer ces territoires, nous sommes prêts à y assurer toutes les actions nécessaires, mais à une condition : d’abord les Russes retirent leurs troupes, leur contingent, nous entrons, nous contrôlons la frontière d’État, et ensuite nous y faisons ce que nous voulons, » a déclaré le conseiller d’Avakov.
Ajoutons à tout cela le fait qu’une délégation de l’armée britannique est venue évaluer la situation et l’efficacité de l’entraînement des soldats ukrainiens dans le Donbass, et que Zelensky continue d’exiger de YouTube le blocage complet des trois chaînes TV d’opposition censurées en février en Ukraine, et il y a peu de place pour le doute sur le fait que Kiev se prépare à lancer une offensive contre la RPD et la RPL. La seule question désormais est quand et où précisément.
Christelle Néant
Source : Donbass Insider