Notre-Dame-des-Landes : Une association de gendarmes exprime son ras-le-bol et diffuse la photo de 2 militaires brûlés
L’association Gendarmes et Citoyens a diffusé ce lundi soir un communiqué sur sa page Facebook dénonçant notamment un « immobilisme politique ». Une photo choc accompagne le communiqué : celle de deux gendarmes mobiles brûlés au visage par un cocktail molotov, ainsi que celle d’une bombe artisanale, saisie dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
« Gendarmes mobiles contre immobilisme politique ! Combien de temps encore ?? » C’est de cette façon que débute le communiqué de l’association Gendarmes et Citoyens. Le ras-le-bol est total et l’association ne mâche pas ses mots.
« Le ton martial qui fut employé lors des différentes interventions médiatiques de la part des ministres en charge de ce dossier semblait présager d’une volonté ferme de faire appliquer le droit en matière d’urbanisme. » explique le communiqué. « Maintenir l’ordre ou le rétablir, lorsque les objectifs sont clairs, la gendarmerie sait faire. C’est plus compliqué quand les consignes sont manifestement de réaliser de telles opérations sans entrer en contact avec ceux qui n’ont aucun respect pour l’état de droit. C’est ce qu’il se produit en ce moment. »
« Le sentiment d’être considéré comme de la chair à canons artisanaux »
« La gendarmerie est un outil charpenté de savoir faire et de professionnalisme reconnus. Mais cet outil est également composé d’hommes et de femmes. Quand ils ont le sentiment d’être considérés comme de la chair à canons artisanaux, qu’ils sont une variable d’ajustement à la communication de politiques et qu’ils subissent sans véritable soutien des choix qui mettent leur intégrité physique en danger de mort, ils ne comprennent pas qu’ils puissent être exposés de cette manière à la violence de quelques-uns. »
Le message envers Gérard Colomb et Emmanuel Macron est clair. L’association va plus loin et évoque un immobilisme et des consignes données aux gendarmes mobiles incompréhensibles. « Pourquoi les laisse-t-on dans la boue, le froid et le dénuement, des périodes horaires extrêmement longues pour n’opposer aucune résistance à ceux qui les agressent ? »
« La défiance » dans les rangs « s’exprime sourdement »
« La liste des interrogations n’est pas exhaustive et beaucoup de gendarmes mobiles sur place en ont ras le casque de cette démission du politique qui ne veut pas en dire le nom. (…) Il est grand temps que ceux qui président à la gestion d’un pays démocratique et républicain fassent respecter les lois qu’ils ont eux-mêmes élaborées et votées. »
S’exprimant à « ces hommes politiques », l’association exprime le ras-le-bol qui monte dans leurs rangs : « La défiance qui commence à s’exprimer sourdement dans les rangs des forces de l’ordre doit les conduire rapidement à commander les actes après les logorrhées de ces derniers jours. »
Plus de 70 gendarmes blessés et des jets d’acide
L’opération d’évacuation dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes a débuté il y a maintenant huit jours. Près de 70 gendarmes mobiles ont été blessés, certains gravement.
Ce lundi, les gendarmes ont repris leur travail de démolition des barricades installées dans la nuit par les zadistes sur la D81 explique le journal L’Essor.
Dimanche soir, en marge de la manifestation pacifique en soutien aux expulsés, les zadistes ont été rejoint par de nombreux individus, notamment des black blocs.
Ces derniers ont attaqué les gendarmes avec des cocktails molotov, mais aussi des projectiles artisanaux dont des bombes artisanales remplies de billes d’acier explique L’Essor.
Source : Actu17