Ethique et Politique
Depuis l'Antiquité, en particulier en Grèce antique, la recherche de la Vertu était la préoccupation majeure des philosophes, à la recherche d'un idéal agonistique. Ainsi, l'éthique homérique célébrait le « noble guerrier », le héros ayant le sens de l'honneur, de la gloire et n'hésitant pas à mourir pour défendre les valeurs de son rang.
Socrate, Platon et Aristote avaient pour vocation de penser la Vertu, de la pratiquer eux-mêmes et d'en discourir. La vraie Vertu suppose, selon eux, une connaissance authentique du bien. Dans le Menon, Platon évoquait cette question dans le dialogue entrepris avec Socrate :
« Pourrais-tu me dire, Socrate, si la vertu peut être enseignée, ou si, ne pouvant l'être, elle s'acquiert par la pratique, ou enfin si elle ne résulte ni de la pratique ni de l'enseignement, mais vient aux hommes naturellement ou de quelque autre façon? » lui demandait-il.
Pour Socrate, l'inexistence de « maîtres de Vertu » lui prouvait que celle-ci n'est pas une science, car elle ne peut s'enseigner. La Vertu est alors tenue comme une opinion vraie. Elle proviendrait d'une sorte de grâce divine, d'une inspiration qui permet de bien agir. Pour Aristote, la Vertu est un juste milieu entre deux défauts : un manque et un excès (tel le courage, se trouvant entre lâcheté et témérité).
L'éthique de la vertu insiste donc sur l'importance des traits caractéristiques d'une personne. Elle prête davantage attention à ce qu'on considère habituellement sous le nom de « vertus » (au pluriel).
Ainsi donc, différentes éthiques de la vertu existent selon « la » ou « les » vertus misent en avant : l'honnêteté, la sympathie, la prudence voire la phronesis grecque, ou encore la sagacité, la douceur, le courage et le dépassement de soi au service des autres.
La politique ou « la vie politique », étant le mode de gestion de la « cité » des Hommes, devrait donc être dirigée par des hommes et des femmes dotées de ces qualités inhérentes à leur personne. C'est un combat, une lutte interne, des détenteurs du pouvoir de gestion de la « Cité », à la recherche et pour la préservation de ces qualités, en dehors de toute démagogie et de tentation de se faire prévaloir de leurs intérêts personnels et privés au détriment de l'intérêt général et public.
Tels sont les fondements de l'éthique politique.
Dans monde dominé par le matérialisme et par la recherche avide de l'argent, les hommes et le femmes au pouvoir sont malheureusement tentés par les vices de la corruption, du mensonge, de la dissimulation, de la ruse, de l'égoïsme (etc.), contraires aux valeurs morales et à la Vertu.
L'Etre humain, en particulier dans la société de consommation, est victime de cette dérive qui ne peut se redresser que par une lutte au niveau de l'éducation et du retour à la spiritualité.