Catholiques et identitaires, le nouveau livre qui appelle les cathos à l’engagement
Un nouvel ouvrage vient de paraître en France au titre particulièrement accrocheur et qui devrait faire parler de lui car il soulève un tabou mis en avant par l’épiscopat catholique, l’incompatibilité supposée entre la foi catholique et la défense de l’identité européenne et française.
Ecrit par Julien Langella, cadre co-fondateur du mouvement Génération Identitaire en même temps que catholique revendiqué, l’ouvrage s’intitule Catholiques et identitaires-De la Manif pour tous à la reconquête. L’auteur mène sa réflexion à partir d’une citation du cardinal Ratzinger, futur pape Benoît XVI, qui dans son livre L’Europe, ses fondements aujourd’hui et demain, interpelait la conscience des européens devant la destruction programmée de sa civilisation : « L’Europe semble devenue intérieurement vide, comme paralysée d’une certaine manière par une crise de son système circulatoire. On cherche à y pallier par des transplantations de population qui ne peuvent finalement qu’abolir son identité. A cette diminution de ses forces spirituelles fondamentales correspond le fait que sur le plan ethnique, l’Europe semble en voie de disparition ».
Julien Langella part du constat du pape pour démontrer que la civilisation européenne et française est en danger de mort sous les coups de boutoir de l’idéologie multi-culturaliste et de la déferlante migratoire submergeant l’Europe depuis quarante ans. Il précise au passage que l’identité de la France, loin de se calquer sur une conception raciale, d’essence germanique, repose sur l’idée de nation. La France est en effet la plus ancienne nation d’Europe. Dès la bataille de Bouvines le 27 juillet 1214, une conscience nationale est perceptible dans la défense du pays face à l’invasion anglo-impériale. L’idée de nation se développe au cours du XIIIème siècle et trouve un premier aboutissement avec l’épopée johannique qui libère la France du joug anglais, puis atteints son apogée avec la montée en puissance de l’absolutisme entre le XVIème et le XVIIème siècle. Cette idée de nation a été conservée et pervertie par la Révolution française, non seulement parce que la Révolution a cherché à éradiquer toute référence chrétienne, mais également car elle a dissocié la nation idéologique de la nation charnelle, créant un nationalisme idéologique vecteur de conflits et de haine.
Partant de ce constat, Julien Langella souhaite rendre aux catholiques français le sens de l’engagement politique dans la perspective de la défense de l’identité française. Celle-ci a été parfaitement résumée par le Général de Gaulle décrivant les Français comme : « Un peuple de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-latine ». Ainsi, les catholiques français, qui pour une bonne part refusent l’engagement politique dès lors qu’il est marqué par une quelconque volonté de défense identitaire, se trouvent en contradiction avec la définition de l’identité même du peuple français. Ces catholiques ont, pour une bonne partie, cédés au diktat intellectuel de la gauche, qui sous prétexte d’accueil de l’autre et de lutte contre le racisme prétend imposer une société métissée, multiculturelle et multiraciale. Cette frange du catholicisme a complétement intégré et fait sien le discours dominant de la gauche et attaque les catholiques identitaires avec les mêmes arguments que la gauche, glosant à l’envie sur un racisme supposé de la part des catholiques identitaires.
Le mérite de l’ouvrage de Julien Langella est double. D’une part, il attaque frontalement les « valeurs » censées représenter la France et plus globalement l’Occident : déracinement culturel et intellectuel, consumérisme généralisé, métissage niveleur ; D’autre part, il appelle à l’engagement des chrétiens en politique. Ce terrain qui a été abandonné par eux depuis deux siècles, au nom d’une pureté doctrinale inatteignable. Ainsi écrit-il : « Ils disent : il faut attendre le moment propice. Par propice, ils imaginent des temps où la vérité pourra être proclamée sans risque. Cela n’a jamais existé, à part peut-être sous saint Louis dans le beau treizième siècle, et encore... Mais nous en sommes loin et nous ne pouvons plus attendre. Soyons courageux, le courage est contagieux ». En effet, ce qui manque bien souvent aux chrétiens, c’est le courage de s’opposer, le courage de faire valoir leurs idées, le courage aussi de descendre dans la rue et d’accepter que des mouvements politiques porteurs du combat identitaire n’aient pas en tout point la même vision. Rappelons leurs que la maison France est en feu et que, ce n’est pas lorsque la maison brûle que l’on récrimine contre le pompier, si imparfait soit-il. Incitons-les à s’engager, à combattre, à accepter le difficile combat électoral afin de peser au maximum dans le débat ou bien de descendre dans la rue comme a su l’illustrer pendant 3 ans La Manif pour tous.
Le combat des décennies à venir est identitaire, pour la survie de notre patrie, de notre civilisation et de notre peuple. Les catholiques doivent être une des chevilles ouvrières de ce combat, pour que France continue de rimer avec chrétienté.