Le Conseil de l’Europe veut à nouveau réprimer les utilisateurs d'armes à feu
Au nom de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, la Présidence hollandaise du Conseil de l’Europe veut proposer cette semaine au Parlement européen la suppression de la catégorie D pour les armes . Des restrictions sur la taille des chargeurs seraient également à l’étude, selon Thierry Coste, le président du Comité Guillaume Tell, qui rapporte que cette discussion aurait eu lieu « en très petit comité » la semaine dernière, soit début juin 2016.
Concrètement, la suppression de la Catégorie D dans la réglementation des armes ferait passer toutes les armes actuellement en vente libre dans la catégorie C, soumise à déclaration. Cela concernerait la catégorie arme d’épaule à canon lisse tirant 1 coup par canon, + ses éléments mais aussi arme d’alarme air comprimé de – de 20 joules, générateur d’aérosols lacrymogènes ou incapacitants d’une capacité inférieure ou égale à 100 ml ou encore arme à impulsion électrique lanceur de paintball, arme blanche, matraque et enfin les armes neutralisées, armes conçues avant 1900 (sauf exceptions) ou reproduction.
Le moindre pistolet d’Airsoft ou de défense, la moindre bombe lacrymogène, le moindre couteau devrait ainsi être enregistré, et son propriétaire fiché.
« Le Conseil européen déclare la guerre aux tireurs sportifs et aux chasseurs ! » écrit le Comité Guillaume Tell, qui « a pour mission exclusive de défendre les intérêts des deux millions d’utilisateurs légaux d’armes à feu auprès des pouvoirs publics, au niveau français, mais aussi au niveau européen avec la Fédération des Associations de Chasse de l’Union Européenne (FACE), présidée par Gilbert de Turckheim et l’Intergroupe Chasse durable, biodiversité, activités rurales et forêts présidé par Véronique Mathieu. ». Le Comité, qui travaille en permanence avec les plus hautes autorités, se fend d’un communiqué cinglant : « Les criminels qui utilisent des kalachnikovs et les trafiquants d’armes qui fournissent les délinquants se moquent éperdument de ces nouvelles contraintes qui frappent exclusivement d’honnêtes citoyens, détenteurs légaux d’armes à feu et qui déclarent tout.».
Si une telle décision – qui fera toutefois l’objet de nombreuses discussions entre les différentes instances européennes – devait aboutir, la réglementation française en matière d’armes (celle de 2013 notamment) serait à revoir entièrement. Par ailleurs, deux millions de détenteurs légaux d’armes devraient subir de nouvelles contraintes administratives préfectorales, particulièrement lourdes.
« Cet élargissement de la déclaration à des armes qui ne répondent plus à aucun critère de dangerosité est totalement inadmissible et démontre le coté bureaucratique et anti armes d’une telle décision.» poursuit le comité Guillaume Tell qui affirme que la France et l’Autriche se seraient opposés à cette initiative, prise au dernier moment par les Pays-Bas. « Nous venons de demander une audience au ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, afin d’aborder les conséquences catastrophiques de cette réforme, si elle arrivait à son terme.»
En Février dernier, le leader du groupe Eagles of Death Metal, Jesse Hughes, déclarait à propos des attentats islamistes du Bataclan : «Est-ce que votre contrôle du port d’armes a empêché une seule personne de mourir au Bataclan? Si qui que ce soit peut me répondre oui, je veux bien entendre ses arguments, parce que je ne pense pas. Je pense que la seule chose qui les a arrêtés, c’étaient les hommes les plus courageux que j’ai vus de ma vie, qui chargeaient, tête la première vers la mort, avec leurs armes à feu.».
Les derniers attentats islamistes en France et en Europe l’ont clairement montré : les terroristes achètent des armes au marché noir et ne passent pas par les réseaux officiels et déclarés que les amateurs de tir sportif ou de chasse utilise. Mais pourquoi donc vouloir à tout prix, dans des périodes où le terrorisme et la violence peuvent surprendre à chaque coin de rue, désarmer alors la population civile ?
Source : Breizh Info