Loi travail: Qu'est ce que propose Valls?

Lundi, 11 avril, 2016 - 13:45

Le premier ministre recevait lundi matin les organisations lycéennes et étudiantes. Il a annoncé plusieurs mesures en faveur de la jeunesse, comme la prolongation des bourses après l’obtention du diplôme et l’augmentation des taxes sur le CDD.

Le premier ministre Manuel Valls a présenté ce lundi une série de mesures pour apaiser les organisations de jeunesse. Huit organisations lycéennes et étudiantes étaient reçues à Matignon pour discuter de la loi travail et des pistes du gouvernement prévues pour favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Parmi ces mesures figure notamment la prolongation des bourses accordées aux jeunes d’origine modeste, après obtention de leur diplôme pour quatre mois maximum, une mesure réclamée par le syndicat étudiant Unef.

Les titulaires d’un CAP, d’un baccalauréat professionnel, d’un BTS, d’un DUT, d’une licence, d’un master ou d’un diplôme d’ingénieur, boursiers pendant leurs études, pourront demander la prolongation de leur bourse, après avoir décroché leur diplôme et en attendant de trouver un emploi. Mais cette prolongation ne pourra durer plus de quatre mois. Cette nouvelle aide à la recherche d’un premier emploi (ARPE) démarrera dès la rentrée 2016 et sera donc versée de septembre à décembre. Matignon estime à 130.000 jeunes le nombre de bénéficiaires potentiels, pour un coût de 130 millions d’euros par an.

«Des mesures avec un impact concret pour les jeunes» selon Manuel Valls
Le premier ministre a également annoncé que les taxes sur le contrat à durée déterminée (CDD) seront augmentées, pour favoriser l’embauche en CDI. Cette taxation, jusqu’à présent optionnelle, sera désormais obligatoire. Elle se fera via les contributions patronales à l’assurance chômage. Mais c’est aux partenaires sociaux de définir le barème et le champ d’application de cette «surcotisation», précise Matignon, qui estime cette mesure «cohérente» avec l’assouplissement des conditions pour mettre fin à un CDI prévues par la loi travail.

Est également prévue une amélioration de la rémunération et des droits des apprentis, dans le cadre d’une concertation avec les partenaires sociaux. Sans attendre, l’Etat prendra à sa charge une augmentation des minima salariaux légaux des jeunes de 16 à 20 ans au 1er janvier 2017. Le coût supplémentaire pour les employeurs sera «entièrement compensé par l’Etat», qui consacre à cette mesure une enveloppe de 80 millions d’euros.

Manuel Valls a également promis qu’un quota de places en Institut universitaire de technologie, dont l’accès est sélectif, sera réservé aux bacheliers des filières technologiques. Le nombre de places en BTS va être augmenté, possiblement de 2000 places par an pendant cinq ans. La garantie locative, qui permet aux jeunes d’accéder au logement plus facilement, pourrait être étendue voire généralisée. L’ensemble de ces mesures, qui auront»un impact concret pour les jeunes, selon Manuel Valls, coûteront entre 400 et 500 millions d’euros par an.

Des «mesures importantes» pour l’Unef, qui «reste mobilisée» contre la loi travail
À la sortie de la consultation, le président de l’Unef William Martinet s’est félicité de ces «mesures importantes», qui «répondent aux revendications de l’Unef». «C’est une satisfaction pour l’Unef d’avoir été entendu, et ces annonces répondent aux préoccupations de la jeunesse», a-t-il expliqué, avant d’ajouter que «le projet de loi travail n’est toujours pas une bonne loi pour les jeunes. L’Unef reste solidaire et partie prenante de l’intersyndicale et de ses mots d’ordre, et reste mobilisée pour le 28 avril».

Même satisfaction affichée du côté d’Alexandre Leroy, président de la Fage. «Les annonces sont positives et vont dans le bon sens» a-t-il déclaré à la sortie de la réunion avec Manuel Valls. «Aujourd’hui, on se satisfait d’annonces qui doivent être le coup d’envoi d’une séquence politique qui place les jeunes au centre des préoccupations», a précisé Alexandre Leroy, en faisant référence au projet de loi Égalité et citoyenneté. Selon le leader du deuxième syndicat étudiant de France, «ce n’est qu’au prix d’une grande séquence en faveur de la jeunesse que François Hollande pourra dire qu’il a tenu sa promesse de 2012» de faire de la jeunesse sa priorité.

Source: Figaro