« Nous ne sommes pas vos esclaves », riposte le dirigeant du Pakistan aux Européens qui lui demandent de condamner la Russie
S’adressant aux envoyés de l’Union européenne, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a déclaré que son pays n’était « pas l’esclave » des Européens, faisant référence à la demande de l’Union européenne qu’Islamabad condamne l’opération militaire russe en Ukraine.
Dans un discours prononcé par le Premier ministre pakistanais lors d’un rassemblement dans le quartier de Vihari en présence des ambassadeurs de l’Union européenne, il a déclaré : « Les ambassadeurs de l’Union européenne ont écrit une lettre nous demandant de condamner l’opération militaire russe en Ukraine. … Je veux vous demander si vous avez envoyé un message pareil à l’Inde! »
« Lorsque l’Inde a violé les lois internationales au Cachemire occupé, l’un d’entre vous a-t-il rompu ses liens avec l’Inde ou arrêté le commerce avec ce pays ? », leur a-t-il demandé dans la même logique.
Il a souligné que son pays ne soutiendra aucun pays en état de guerre, « mais il soutiendra les efforts visant à restaurer paix ».
« Qu’avons-nous gagné de notre soutien à l’OTAN en Afghanistan, à part la perte de 80 000 vies et de 150 milliards de dollars ? L’OTAN a-t-elle reconnu nos sacrifices ? Les ambassadeurs de l’UE ont-ils jamais écrit une lettre louant nos efforts en Afghanistan ? En revanche, le Pakistan a été blâmé pour l’échec de l’OTAN en Afghanistan », a-t-il poursuivi.
Rappelant que son pays entretient des relations amicales avec les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Europe, il a ajouté : « Puisque nous sommes neutres et que nous ne faisons partie d’aucun camp, nous essaierons de coopérer avec ces pays pour mettre fin à la guerre en Ukraine ».
Dans une lettre adressée au ministère pakistanais des Affaires étrangères, près de 20 ambassadeurs de l’Union européenne ont exhorté Islamabad à voter contre la Russie lors d’une session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies sur l’opération militaire en Ukraine. Néanmoins, le Pakistan est resté sur la touche avec la Chine, l’Inde et plusieurs autres pays.
En février dernier, M. Imran Khan s’est rendu à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine. C’est la première visite de ce type d’un dirigeant pakistanais depuis deux décennies.
Source : Al Manar