Une réflexion sur Gaza
Une opération poliorcétique renforcée semble se préparer contre la bande de Gaza.
Ce qu’il faut retenir est qu’il n’existe aucun abri antiaérien à Gaza et que le seul moyen pour un civil pour se protéger est de demeurer chez lui à la maison sans aucune possibilité d’échapper aux missiles Air-Sol de l’aviation ou aux obus de l’artillerie lourde.
La bande de Gaza est très urbanisée et donc densément peuplée. À ce concours défavorable de circonstances s’ajoutent les conséquences d’une des lois les plus restrictives au monde en matière de possession d’armes à feu. De ce fait, la majorité de la population de Gaza n’est pas armée.
Autre point, les factions de la résistance palestinienne à Gaza semblent dépourvues d’une DCA même artisanale même si depuis 2009, les Israéliens soupçonnent deux factions d’avoir réussi à se procurer quelques missiles Sol-Air portatifs de fabrication russe. Cela a été suffisant pour dissuader tout survol de l’enclave par des hélicoptères de combat.
Dans le cas où la nouvelle opération poliorcétique se transforme en assaut, les raids aériens et les pilonnages de l’artillerie s’intensifieront et il est fort probable que les Israéliens utilisent des armes interdites comme les bombes au phosphore, les armes à sous-munitions, les gaz de combat et les lasers aveuglants. Ce qui en milieu urbain densément peuplé de civils désarmés se transformera en une horreur sans nom.
Le grand nombre de personnes malades, handicapées, grabataires ou souffrant de maladies chroniques en plus des personnes âgées et des enfants en bas âge fera de cet énième bras de fer une atrocité difficilement supportable pour la majorité de l’opinion mondiale. D’un autre côté les factions armées palestiniennes ne cesseront jamais de harceler l’armée israélienne et ne s’avoueront jamais vaincues.
Deux possibilités s’offrent pour éviter ce cauchemar : une pression internationale exercée par les grandes puissances ou une solide médiation menée par des pays influents. Dans les deux cas, le problème demeurera toujours posé car le siège de Gaza, le plus long de l’histoire contemporaine, n’émeut plus grand monde mais aura le mérite d’éviter le massacre de civils vivant dans une zone de guerre verrouillée et close sans aucune possibilité de sortie, de fuite ou d’exil. Il n’y a aucune possibilité pour les civils de Gaza de devenir des réfugiés.
Il y a également un autre scénario. Le Hezbollah libanais a mis l’ensemble de ses unités en état d’alerte maximale et affirme attendre le signal des factions palestiniennes pour ouvrir le front du Nord et engager des opérations militaires en Galilée. Ce mouvement libanais aguerri par une première guerre avec Israël en 2006 puis par des années de guerre en Syrie où il a appris à manœuvrer sur des fronts étendus de plusieurs centaines de kilomètres dispose d’une force de frappe balistique sans commune mesure avec les moyens artisanaux des mouvements palestiniens et pourrait infliger des dommages élevés aux infrastructures et aux sites industriels israéliens. Dans ce cas de figure et sans intervention énergique des puissances régionales et internationales, le conflit pourrait très vite englober le Liban, la Syrie et l’Iran et probablement l’Irak et en conséquence l’ensemble du Moyen-Orient.
On notera la mort cérébrale de l’organisation connue sous le nom de Ligue des États arabes, la paralysie de l’Organisation de la Communauté islamique, une Union européenne terrifiée et un silence assourdissant de la communauté dite internationale. Aucune des ONG et autres pleureuses professionnelles qui ont ameuté le monde sur les Casques blancs de Syrie et autres terroristes de l’OTAN ne semblent pouvoir s’apercevoir de l’extrême danger auquel fait face une population civile désarmée et assiégée, faisant face depuis des années à des restrictions en tous genres, des privations, un harcèlement électromagnétique permanent, des sanctions, un empoisonnement sournois de l’eau et des ressources halieutiques dans le cadre d’un empoisonnement à grande échelle.
Au final, le monde n’a jamais été désorganisé. L’ordre y règne et les faiseurs de réalité font semblant de propager qu’il y a un désordre permanent à des fins de manipulation, de diversion et de confusion. Rien ne bouge au hasard dans un monde où les populations sont parquées comme du bétail à l’intérieur d’enclos dénommées « frontières » et à l’intérieur desquelles elles sont soumises à toutes sortes de conditionnements, de contraintes et de tortures psychiques et morales qu’elles doivent accepter avec joie en les assimilant à des idées abstraites et saugrenues. La liberté c’est l’esclavage.
Source : Strategika51