Police : en Île-de-France, le niveau des nouvelles recrues inquiète

Mardi, 29 décembre, 2020 - 13:02

Le manque d'effectifs dans les forces de l'ordre a fait baisser le niveau d'exigence du concours de police, rapporte « Le Parisien ».

Dix mille, c'est le nombre de policiers et de gendarmes qu'a promis de recruter Emmanuel Macron d'ici à 2022. Un engagement présidentiel qui a poussé à l'ouverture de nouveaux postes, à un recrutement plus large et pas toujours de qualité… Preuve en est le concours de gardien de la paix. En 2020, comme le rapporte Le Parisien, il y a eu 19 546 inscrits pour 3 631 postes à pouvoir. La note moyenne baisse. Cela inquiète les recruteurs qui voient les moins bons élèves être affectés en Île-de-France avec un niveau parfois insuffisant.

« Le niveau des moins bons admis n'a fait que baisser au fil des années. On doit honorer la commande, il manque des effectifs dans beaucoup de commissariats », confie au Parisien un membre du jury du concours de gardien de la paix.

Le niveau physique aussi devient préoccupant

Des candidats qui obtiennent un 8 à l'examen sont acceptés. Ils accèdent à la formation théorique de huit mois (la durée a d'ailleurs été réduite de quatre mois) et, comme ils sont dans les moins bien notés, ne peuvent ensuite pas choisir leur affectation. Ils finissent alors souvent en région parisienne, là où la majorité des postes sont à pourvoir.

Plusieurs éléments posent problème chez les nouvelles recrues. Comme les capacités physiques. Certains lauréats sont reçus malgré un niveau d'endurance insuffisant, d'autres alors qu'ils sont en surpoids. « Certains se mettent en danger par manque d'entraînement physique. Des contrôles peuvent déraper à cause de ça », déplore un formateur auprès du Parisien.

Des erreurs rédhibitoires autrefois aujourd'hui tolérées

Le niveau de français, qu'il soit écrit ou parlé, est aussi inquiétant. Au point d'affecter la capacité de certaines recrues à s'exprimer correctement. « Une part des stagiaires ne sait pas s'exprimer clairement. Ils perdent facilement leurs moyens et deviennent agressifs dans une discussion, car ils n'ont pas le langage suffisant pour argumenter », souligne un autre formateur.

De manière générale, les grilles d'évaluation sont de moins en moins exigeantes. Des erreurs qui valaient un zéro pointé avant, comme oublier de signer un procès-verbal, sont tolérées. Et quand un formateur met malgré tout une mauvaise note, il doit s'expliquer.

À l'issue de la formation, des candidats peuvent être recalés. Mais là encore, leur avenir dans la police n'est pas forcément terminé. Un recours au tribunal administratif est toujours possible. Et la plupart des élèves policiers qui vont jusque-là finissent par obtenir leur insigne.

Source : Le Point