Pétroliers: le Japon juge la version US non convaincante

Lundi, 17 juin, 2019 - 12:42

Les preuves anti-iraniennes de l’Amérique autour des attaques des deux pétroliers en mer d’Oman n’ont pu convaincre aucun pays. Par contre, certains pays se préoccupent des répercussions néfastes qu’un nouveau conflit éventuel dans le golfe Persique pourrait entraîner sur l’économie du monde. Pour cela, ceux-ci appelant les parties en lice à se montrer patients. En réaction aux accusations US contre l’Iran dans l’affaire des deux pétroliers attaqués en pleine mer d’Oman, la Russie appelle à la retenue. Simultanément, le Japon souhaite une évaluation sobre des preuves anti-iraniennes de Washington.

La Russie a mis en garde contre « des accusations sans fondement » et une « évaluation sobre des preuves » après que les États-Unis ont proféré des accusations anti-iraniennes sur les attaques contre des pétroliers dans la mer d’Oman.

« Nous demandons toujours une évaluation sobre de la situation et nous attendons que des preuves plus ou moins convaincantes apparaissent », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov.

Il y a quelques jours, Moscou a mis en garde contre toute conclusion hâtive et que certains pays évitent comme à leur habitude de trouver un bouc émissaire.

Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué que la « politique anti-iranienne » des États-Unis a amplifié la tension déjà exacerbée dans la mer d’Oman.

Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Seyyed Abbas Moussavi, a exprimé ses inquiétudes, jeudi dernier, sur ce qui est survenu dans les eaux de la mer d’Oman et le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif a considéré cela comme des actes suspects.

Les mystérieux incidents, qui ont causé des dommages aux deux pétroliers la semaine dernière, ont amplifié les tensions déjà exacerbées entre Téhéran et Washington, faisant craindre une conflagration régionale et une flambée des prix du pétrole.

Étant donné que l’un des deux pétroliers visé jeudi dans la mer d’Oman appartenait à une société japonaise battant le pavillon panaméen, le gouvernement nippon a appelé le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, à présenter des preuves authentiques autour des accusations proférées contre l’Iran.

Des responsables japonais ont annoncé que le gouvernement de Tokyo avait demandé aux États-Unis de faire plus de recherches à cet égard, car la vidéo diffusée à la faible résolution ne révèle rien et surtout ne prouve rien.

Une source gouvernementale japonaise a indiqué que le gouvernement américain n’avait pas encore convaincu le gouvernement japonais, qui croit que ces documents n’apportent rien de concret.

Le site d’information Japan Today a rapporté que la demande de Tokyo a été faite après que le secrétaire d’État américain avait accusé l’Iran d’être derrière ces explosions seulement quelques heures après les attaques, sans présenter de preuve convaincante. Washington a pointé du doigt les gardiens de la Révolution islamique d’avoir miné les bâtiments et d’avoir été naïf de s’exposer aux caméras des forces américaines. Une vidéo truquée et sortie de son contexte a par la suite commencé à faire le tour des médias mainstream, visant à accuser l’Iran d’avoir placé des mines sur les pétroliers.

Cette fausse preuve visuelle, que le Commandement central américain (Centcom) a présenté comme étant l’accostage d’un méthanier japonais, le Kokuka Courageous, par une vedette des Gardiens de la Révolution, était en réalité une vidéo filmant l’équipage de la vedette entrain de retirer une mine non explosée de la coque.

Mais, les autorités japonaises ont rejeté les allégations américaines faisant état de l’implication des forces iraniennes dans les récentes attaques perpétrées contre deux pétroliers en mer d’Oman.

Dans ce cadre, ils ont dit qu’ils n’acceptaient pas les « preuves insuffisantes » des États-Unis selon lesquelles l’Iran est serait derrière ces attaques. Ils estiment que ces documents ne suffisent pas et que l’Iran ne devrait pas être accusé à tort.

Deux pétroliers, le Front Altair et le Kokuka Courageous, respectivement sous pavillon des îles Marshall et du Panama, ont été attaqués le jeudi 13 juin en mer d’Oman, près du détroit d’Hormuz. Dans les premières heures après les incidents, 44 membres d’équipage de deux pétroliers ont été repêchés par des marins et des vedettes de secours iraniens, puis débarqués dans le port de Jask au sud de l’Iran pour recevoir des soins.

Source : Press TV