L’Iran met ses forces maritimes en état d’alerte maximale alors que le général en chef avertit qu’il est « prêt à répondre » aux pressions américaines

Lundi, 4 janvier, 2021 - 16:44

Tandis que les populations du monde entier se sont mises à se réjouir de la nouvelle année et à profiter des vacances, se demandant ce que 2021 va leur réserver, les tensions dans le golfe Persique entre les États-Unis et l’Iran viennent de s’intensifier.

La correspondante de CNN au Pentagone, Barbara Starr, rapporte que les forces iraniennes dans le golfe Persique sont maintenant en état d’alerte élevé, peut-être en préparation d’un certain niveau d’action offensive ou défensive.

« Les forces maritimes iraniennes dans le golfe Persique ont augmenté leur niveau de préparation au cours des dernières 48 heures », a écrit Starr en s’appuyant sur un responsable de la défense américaine. « Mais il n’est toujours pas clair si les mouvements sont « défensifs » parce que l’on s’attend à une attaque américaine, ou si ce sont des signaux que l’Iran se prépare à des opérations dans le Golfe contre les États-Unis », a déclaré le fonctionnaire.

Le Pentagone se prépare à de nombreuses « inconnues » avant dimanche, qui marque le premier anniversaire de l’assassinat du général Qassem Soleimani de la force du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) par un drone américain à l’aéroport international de Bagdad. Il y a quelques jours, les États-Unis ont fait voler une paire de bombardiers B-52 au-dessus du golfe Persique en guise « d’avertissement » visant à dissuader toute tentative iranienne de représailles pour la mort du populaire général iranien le 3 janvier 2020.

Des menaces et contre-menaces ont continué à être émises tout au long de la semaine, la dernière en date provenant de l’armée iranienne vendredi, selon l’AP :

« Le commandant en chef des Gardiens de la Révolution, un groupe paramilitaire iranien, a déclaré vendredi que son pays était prêt à répondre à toute pression militaire américaine, alors que les tensions entre Téhéran et Washington restent élevées en cette période de déclin de l’administration du président Donald Trump ».

Ainsi, les deux parties sont en position de force, le doigt sur la gâchette, en prévision d’une provocation de l’autre partie dans une impasse qui pourrait très facilement dégénérer en conflit que les deux parties espèrent éviter. Le Ministère iranien des affaires étrangères a également accusé M. Trump de tenter de générer une provocation ou un « prétexte à la guerre », en particulier avec le survol antérieur des B-52.

Le général Salami a déclaré lors d’une cérémonie de commémoration vendredi à l’université de Téhéran que « Aujourd’hui, nous n’avons aucun problème, aucune inquiétude ou appréhension à l’idée de rencontrer des puissances. Nous donnerons nos derniers mots à nos ennemis sur le champ de bataille« .

Les comptes-rendus officiels des médias iraniens en anglais ont également été actifs avant l’anniversaire de la mort de Soleimani sous le hashtag #WillNeverForgetWillNeverForgive. (Nous ne pardonnerons jamais ni n’oublierons jamais, ndlr)

Entre-temps, Washington a envoyé des signaux contradictoires : d’une part, des messages clairs et agressifs de « dissuasion », comme le dernier survol de bombardiers, mais d’autre part, le Pentagone a annoncé hier qu’il ramenait le super-porte-avions USS Nimitz de la région du Golfe.

Comme l’a expliqué l’AP à propos de cette initiative : « Envoyer le porte-avions USS Nimitz sur la côte ouest des États-Unis semble contraire à l’idée qu’une démonstration de force est nécessaire pour dissuader l’Iran. Cela pourrait refléter une division au sein de l’establishment de la Défense sur la question de savoir si l’Iran représente une menace accrue de frapper dans les jours de déclin de l’administration Trump« .

Source : Aube digitale