L'europe menace Erdogan

Mardi, 19 juillet, 2016 - 11:45

Alors que la reprise légale du pouvoir par Erdogan continue en Turquie, les instances européenne s'inquiètent d'une répression sanguinaire. « Nous allons envoyer un message fort en ce sens à la Turquie », a lancé ce lundi Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne qui participait à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles. Jean-Marc Ayrault, ministre français des affaires étrangères a quant à lui prévenu : « Nous devons être vigilants pour que les autorités turques ne mettent pas en place un système politique qui se détourne de la démocratie. La Turquie a fait beaucoup d'avancées, beaucoup de progrès, beaucoup de réformes ces dernières années, le danger serait celui d'un retour en arrière face à la démocratie ».

Des réactions qui font sourire quand on connait les limites de la liberté d'expression en Europe. Il est en fait craint en Europe que la Turquie s'éloigne des projets américains sur cette partie du monde. En effet, des hauts fonctionnaires turcs évoquent le retrait de leur pays de l'Otan et un rapprochement avec Moscou. 

La peine de mort avait été abolie en Turquie en 2004 dans le cadre de sa candidature pour rentrer dans l'UE. Pourtant, dans les textes européens, le retablissement de la peine de mort est prévu par l'article 2 du protocole no 6 annexé à la CEDH:

«Un État peut prévoir dans sa législation la peine de mort pour des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre».

Et selon l'article 2, paragraphe 2, de la CEDH: "La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire:

a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;

b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue ;

c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection."