Maduro ordonne la mobilisation de l’artillerie sous la menace de l’agression américaine ​

09.04.2020

Le Président Nicolas Maduro a déclaré qu’il avait « ordonné la mobilisation de l’artillerie » dans les zones stratégiques du pays afin de protéger la sécurité du peuple vénézuélien.

« Je dénonce l’existence de groupes financés par la Colombie et les États-Unis, qui cherchent à saper la stabilité de notre pays par des actions violentes », a-t-il écrit sur sa page Twitter, rapporte RIA Novosti.

Ces remarques ont été faites après qu’il ait déclaré, lors d’une réunion ministérielle à Caracas plus tôt dans la journée de samedi, que ces groupes pensent « qu’ils peuvent profiter de la pandémie [de coronavirus] et de la quarantaine pour mener des actions terroristes et un coup d’État ».

Il a ajouté qu’il avait annoncé la mobilisation de l’artillerie dans le cadre des exercices en cours du Bouclier Bolivarien 2020, qui ont débuté à la mi-février, « pour se préparer à la lutte pour la paix ». La déclaration de Maduro intervient quelques jours après que le Président Donald Trump ait annoncé que l’Armée Américaine allait déployer des navires et des avions de guerre dans les Caraïbes dans le cadre d’une opération renforcée de lutte contre les stupéfiants.

« Nous ne devons pas laisser les cartels de la drogue exploiter la pandémie [COVID-19] pour menacer la vie des Américains. En coopération avec les 22 pays partenaires, le Commandement Sud des États-Unis augmentera la surveillance, la perturbation et la saisie des cargaisons de drogue et fournira un soutien supplémentaire aux efforts d’éradication qui se déroulent actuellement à un rythme record », a déclaré Trump.

Il a été soutenu par le Président des Chefs d’État-major Interarmées, Mark Milley, qui a déclaré aux journalistes plus tôt cette semaine que l’Armée Américaine avait réussi à obtenir des renseignements suggérant que : « à caude du Covid-19, les cartels de la drogue allaient essayer de tirer profit de la situation et d’infiltrer d’autres drogues dans notre pays ».

« Nous sommes en guerre contre le COVID-19, nous sommes en guerre contre les terroristes, et nous sommes en guerre contre les cartels de la drogue également », a-t-il souligné.

Milley s’est exprimé après que Maduro ait demandé dans une lettre de mardi un « soutien inestimable » de la part des chefs de gouvernements du monde entier, faisant référence à « cette persécution impensable et arbitraire [par les États-Unis] », qui accuse le Président vénézuélien d’être impliqué dans le trafic de drogue – ce qu’il a rejeté comme étant « faux ».

Il a également condamné les États-Unis pour avoir continué à faire pression sur l’économie vénézuélienne par le biais de sanctions, empêchant Caracas d’obtenir des médicaments et du matériel médical en pleine épidémie de coronavirus, qui a déjà coûté la vie à au moins trois personnes dans ce pays d’Amérique Latine.

Cette déclaration fait suite à l’avertissement lancé par Maduro dans un discours la semaine dernière, selon lequel les autorités colombiennes et américaines devront faire face à des conséquences si elles prennent des mesures de répression à l’encontre de l’élite politique de son pays.

« Si un jour les impérialistes et l’oligarchie colombienne osent toucher ne serait-ce qu’un seul cheveu [de l’élite], ils devront faire face à la fureur bolivarienne d’une nation entière qui les anéantira tous », a noté Maduro.

Les remarques du Président vénézuélien ont été précédées par l’annonce du Procureur Général américain William Barr que le Ministère de la Justice (DoD) avait porté des accusations de « narco-terrorisme » contre Maduro et cinq hauts fonctionnaires de son gouvernement, dont le Ministre de la Défense du Venezuela et le Président de la Cour Suprême. Le DoJ a également offert une série de récompenses pour des informations sur les fonctionnaires, dont 15 millions de dollars pour Maduro lui-même.

Ces développements interviennent dans un contexte de tensions permanentes entre les États-Unis et le Venezuela, exacerbées par le fait que Washington ait reconnu le leader de l’opposition Juan Guaido comme Président du pays latino-américain malgré un vote en 2018 qui a vu la réélection de Maduro pour un nouveau mandat.

Alors qu’un certain nombre d’États occidentaux ont également soutenu Guaido, Maduro a qualifié le Président autoproclamé de « marionnette américaine ». La Russie, la Chine et un certain nombre d’autres pays ont soutenu Maduro en tant que seul Président légitime du Venezuela.

par Drago Bosnic.

 

Code source : Réseau International

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