Le gouvernement américain a bien l’intention de «gagner» une guerre nucléaire totale lors de la troisième guerre mondiale. En voici la preuve
Le 29 août, le Dr Theodore Postol du MIT, le plus grand scientifique américain spécialiste de la guerre nucléaire, a fait une allocution au Quincy Institute, le principal groupe de réflexion sur la guerre nucléaire : «La «nouvelle» stratégie nucléaire de Biden et le super-détonateur qui la déclenche : L’armée est déjà en train de moderniser des ogives nucléaires capables de mener une guerre contre la Chine et la Russie simultanément».
Le Dr Postol rapporte :
«Bien que toute évaluation techniquement précise des conséquences physiques de l’utilisation à grande échelle d’armes nucléaires montre instantanément que «gagner» une guerre nucléaire n’a aucun sens, les États-Unis ont vigoureusement mis l’accent sur le développement de technologies d’armes nucléaires qui ne pourraient avoir de sens que si leur objectif prévu est de mener et de gagner des guerres nucléaires.
Le super-détonateur est exactement ce genre de technologie.
Il est désormais possible, du moins selon les stratégies de guerre nucléaire, pour les États-Unis d’attaquer les plus de 300 ICBM basés dans des silos que la Chine construit depuis environ 2020, avec les nombreuses ogives W-76 Trident II de 100 kt disponibles. L’expansion rapide de la «capacité de destruction de cibles dures» par l’ogive W-76 de 100 kt permet également aux États-Unis d’attaquer simultanément les quelque 300 ICBM russes basés dans des silos.
Décrire le développement et le déploiement de ce type de technologies de frappe préventive dans des termes trompeurs tels que «renforcement de la dissuasion» ne trompe pas les dirigeants militaires et politiques de la Russie et de la Chine. Cela ne leur laisse pas d’autre choix que d’envisager des moyens de dissuader une dangereuse nation américaine dotée d’armes nucléaires orientée vers la préemption et qui s’efforce constamment de trouver de meilleurs moyens de «désarmer» une grande partie de leurs forces nucléaires».
Dans cet article, il décrit le fonctionnement du «super fusible».
Le 3 mai 2017, j’avais titré «Les meilleurs scientifiques américains confirment que l’objectif des États-Unis est désormais de conquérir la Russie» et j’avais écrit :
Le Bulletin of the Atomic Scientists a publié une étude, le 1er mars 2017, qui s’ouvrait ainsi :
Le programme de modernisation des forces nucléaires américaines a été présenté au public comme un effort visant à garantir la fiabilité et la sécurité des ogives nucléaires de l’arsenal nucléaire américain, plutôt que d’améliorer leurs capacités militaires. En réalité, ce programme a mis en œuvre de nouvelles technologies révolutionnaires qui augmenteront considérablement la capacité de ciblage de l’arsenal de missiles balistiques américain.
«Cette augmentation de capacité est étonnante – elle multiplie par trois environ la puissance de destruction globale des forces de missiles balistiques américaines existantes [ce qui est précisément ce qui se passe actuellement] – et elle crée exactement ce à quoi on s’attendrait si un État doté de l’arme nucléaire prévoyait d’avoir la capacité de combattre et de gagner une guerre nucléaire en désarmant ses ennemis par une première frappe surprise».
L’étude continue :
«Parce que les innovations dans le super-fuse semblent, aux yeux des non-techniciens, mineures, les décideurs politiques extérieurs au gouvernement américain (et probablement aussi au sein du gouvernement) ont complètement manqué son impact révolutionnaire sur les capacités militaires et ses importantes implications pour la sécurité mondiale».
Cette étude a été co-écrite par les trois plus grands scientifiques américains spécialisés dans l’analyse des armements et en particulier de l’équilibre géostratégique entre les nations : Hans Kristensen, Matthew McKinzie et Theodore Postol. Leur rapport continue :
«Cette augmentation considérable de la capacité de ciblage nucléaire des États-Unis, qui a été largement cachée au grand public, a de graves implications pour la stabilité stratégique et la perception de la stratégie et des intentions nucléaires des États-Unis.
Les planificateurs russes verront presque certainement l’avancée de la capacité de détonation comme un renforcement de la capacité de frappe nucléaire préventive des États-Unis de plus en plus réalisable».
Cet article de 2017 n’expliquait pas comment fonctionne un super-fusible, mais l’article du Dr Postol du 29 août 2024 le fait, peut-être parce que la presse mondiale n’a pas su s’emparer de cette question avant maintenant, alors qu’il était peut-être déjà trop tard pour faire marche arrière.
L’article du 29 août de Postol commençait ainsi :
«Le New York Times a rapporté la semaine dernière que le président Biden avait approuvé une stratégie nucléaire secrète se recentrant sur les forces nucléaires chinoises et russes.
Selon le journal, la nouvelle orientation nucléaire «réoriente la stratégie de dissuasion de l’Amérique» pour répondre «au besoin de dissuader simultanément la Russie, la RPC (Chine) et la Corée du Nord»».
Les deux candidats à la présidence américaine, Trump et Harris, devraient se voir poser, dès le début du débat du 10 septembre (mardi) entre Trump et Harris, la question suivante : «Si vous devenez président, allez-vous, ou non, annuler les super-fusibles qui sont actuellement chargés sur les missiles américains et qui sont conçus spécifiquement pour une première frappe nucléaire éclair (sans préavis) contre la Russie, la Chine et la Corée du Nord, pour éliminer leur capacité à riposter et ainsi «gagner» une troisième guerre mondiale et ainsi prendre le contrôle du monde entier ? Ne pensez-vous pas que dans une démocratie, cette question serait posée dans ce débat, à ce moment crucial ?»
source : Eric Zuesse via La Cause du Peuple