La Libye a donné 8 millions de dollars à l’ex-président français Sarkozy déclare le chef de la sécurité de Kadhafi
Un des chefs des services d’espionnage libyens, conseiller de l’ancien dirigeant du gouvernement libyen, Mouammar Kadhafi, aurait déclaré à des enquêteurs français que le gouvernement libyen avait versé huit millions de dollars pour la campagne électorale de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.
L’héritage politique de Sarkozy depuis 30 ans est entaché par une série de scandales financiers pour lesquels il fait actuellement l’objet d’enquêtes. En mars de l’année dernière, l’ancien président français a fermement réfuté toute accusation d’avoir accepté un don illicite de plusieurs millions de dollars de Kadhafi lors de sa campagne pour la présidence en 2007.
Au cours d’une interview télévisée de vingt minutes, Sarkozy a qualifié de «perte de temps» l’enquête sur les allégations selon lesquelles il aurait agi en tant qu’agent d’influence pour la Libye, affirmant qu’il s’agissait d’un prétendu don de moins de 45 000 dollars, ce qui représente une infime fraction de son budget de campagne.
Selon le site français d’investigation Mediapart, l’ancien chef de la sécurité de Kadhafi a dit à une équipe de juges français que Sarkozy avait reçu en secret des millions de dollars de la part de l’État libyen. Abdullah al-Senoussi, qui supervisait les agences de renseignement libyennes placées sous le commandement de Kadhafi, aurait dit aux enquêteurs français que le financement faisait partie d’un accord secret conclu entre les deux parties.
En 1979, Senoussi avait épousé la sœur de l’épouse de Kadhafi et il est resté un confident fiable du dirigeant libyen jusqu’à sa mort violente en 2011. Selon Mediapart, il aurait déclaré aux juges français qu’il avait personnellement supervisé le transfert des fonds destinés à la campagne électorale de Sarkozy. Il a ajouté que les paiements étaient entrés dans les coffres de la campagne par l’intermédiaire d’un ministre français qui avait reçu les fonds d’agents libyens en deux tranches distinctes en 2006. En contrepartie, Sarkozy avait promis de contribuer à rétablir l’image de Kadhafi au niveau international s’il était élu président. Il a également promis d’empêcher les pays occidentaux d’arrêter Kadhafi et certains de ses principaux collaborateurs du gouvernement, dont Senoussi lui-même, pour crimes terroristes. Senoussi aurait prétendu que Sarkozy lui-même lui avait promis que ses mandats d’arrêt à l’étranger seraient annulés avec l’aide des avocats du président français. Sarkozy a ensuite accueilli Kadhafi à Paris dans un cadre somptueux en 2007.
Mediapart a déclaré avoir pris connaissance du témoignage de Senoussi devant les juges français après s’être procuré des extraits de ses déclarations formelles lors de ses entretiens. Il a ajouté que les informations fournies par Senoussi semblaient confirmer des affirmations similaires faites par d’autres témoins au cours de l’enquête sur le financement de campagne illégal présumé de Sarkozy. L’ancien président français est actuellement impliqué dans un différend juridique distinct concernant de prétendues dépenses illégales au cours de sa campagne ratée pour la présidence en 2012.
Source : https://intelnews.org/2019/02/21/01-2499/