Après Irma, Gérard Collomb devrait démissionner
Si j’habitais l’île française de Saint-martin, lorsque M. Macron y atterrira, je lui crierai tout le mépris qu’engendre l’inaction de son gouvernement qui, par manque de réflexion, d’imagination et d’anticipation, est resté d’un immobilisme coupable.
Il suffit d’écouter et de lire les commentaires de colère que des dizaines de Saint-martinois ont exprimé sur les réseaux sociaux. Certains habitants n’ayant pas peur d’insulter le Président de la république, d’autres regrettant amèrement que rien n’ait été prévu à l’avance pour protéger l’île et en évacuer un maximum d’habitants comme l’a fait Donald Trump pour la Floride.
Oui, Emmanuel Macron et ses ministres à commencer par le Premier d’entre eux, et son mollasson vieillard de l’Intérieur, n’ont pas pris les mesures nécessaires pour affronter non pas l’ouragan lui-même qu’on est bien entendu incapable de maîtriser, mais les conséquences de cette catastrophe. A l’Elysée comme dans le bâtiment d’en face, place Beauveau, on savait mieux que quiconque ce qui se passerait lorsque Irma aurait détruit une grande partie de l’île sur passage. Et rien n’a été fait à l’avance. Rien n’avait été prévu.
Edouard Philippe s’est contenté de lire sur le perron de Matignon son homélie du dimanche : que la France avait tout fait et fera son maximum en envoyant pléthore de gendarmes et de militaires. Après coup. Et accuser l’opposition de profiter de cette catastrophe pour critiquer le gouvernement n’ait que de la basse politique de la part de Matignon ou de Castaner.
Les habitants et les touristes ont du se débrouiller tout seul pour faire face à une situation dont nos politiques savaient qu’elle serait dramatique. Qu’elle engendrerait une criminalité décuplée. Comment ont-il pu, comment ont ils osé laisser le malheureux contingent de 72 gendarmes ( effectifs de 2003 ) se dépatouiller face aux centaines de pilleurs qui sont sortis de leurs cases, non pas pour se nourrir, mais pour s’armer en dévalisant la seule armurerie de l’île, pour s’offrir des produits de luxe dans les nombreuses boutiques des grandes marques parisiennes, pour dépouiller les sept pharmacies de l’île qui n’avaient pas été rasées par le cyclone, et pour piller les maisons encore debout.
Car l’île de Saint-Martin n’est pas qu’une paradis touristique. Un rapport du Sénat de mai 2005 faisait état d’une délinquance endémique :
« La délinquance sévissant à Saint-Martin se caractérise par un recours quasi-systématique à la violence et à la menace par l’emploi d’une arme, pour un préjudice matériel souvent faible, touchant essentiellement les touristes ».
Alors, oui, nous pouvons sourire ou être très en colère, lorsque notre Premier ministre parle de la mobilisation totale de l’État et ce n’est pas la présence du ministre des Outre-Mer, Annick Girardin ou les larmes de M. Collomb qui ont évité le pire. Car quoi de pire qu’un État qui ne peut assurer la sécurité de ses citoyens. M. Emmanuel Macron pense sans doute que ces lointains Français sont des fainéants ( qui rapporte tout de même beaucoup d’argent à Bercy ). Il est inadmissible de lire que des Français ne pensent qu’à fuir ce coin de France qu’il y soient nés ou qu’ils aient choisi de vivre sur cette île de rêve devenue l’Île du cauchemar.
Les réseaux sociaux et même les chaînes d’information continue n’arrêtent pas de relayer des témoignages horrifiés par la terreur qui a succédé à l’effroyable catastrophe de voir leur île détruite, leurs habitations anéanties, leurs commerces dévastés et systématiquement pillés..
Alors, oui, il est peut être prématuré de juger Macron comme un président raté, comme vient de l’écrire le New-York Times, mais une fois de plus, il a manqué de jugement et de décision.
Le moindre qu’il puisse faire c’est bien sûr de promettre que Saint-Martin retrouvera son visage de paradis le plus vite possible, et en même temps de démissionner d’urgence son ministre de l’Intérieur.
Source : https://www.ndf.fr/poing-de-vue/11-09-2017/apres-irma-gerard-collomb-devrait-demissionner/