L’Autriche : vers l’Auxit ?

05.07.2016

Après le brexit, allons-nous vers l’Auxit ? L’Autriche, qui va donc devoir revoter pour se choisir un président de la République après l’invalidation par la Cour constitutionnelle du scrutin du 22 mai dernier… pourrait être tentée elle aussi par une sortie de l’Union Européenne, qui ne lui apporte pas grand chose à part des ennuis avec les migrants. 

Avec 2 triples A sur 3, l’Autriche fait partie du club très fermé des pays auquel le monde de la finance accorde sa confiance maximale… En Europe, seule la Finlande et les Pays-Bas sont aussi bien notés que l’Autriche, et seuls l’Allemagne et le Luxembourg font mieux, avec 3 triples A.
Qu’est ce que cela signifie ? Que l’économie autrichienne se porte bien, malgré ce que la note de conjoncture publiée par le ministère de l’économie et des finances français laisse entendre, rappelant que l’Europe, justement, a demandé à Vienne de mener des réformes structurelles… C’est le gag de l’arroseur arrosé poussé à l’extrême, quand on sait l’ampleur des réformes que la France doit réaliser, là aussi, d’ailleurs en grande partie à la demande de Bruxelles… Les réformes réclamées par les fonctionnaires européens à l’Autriche portent seulement sur l’accès des femmes et des jeunes défavorisés au marché du travail… Quand en France, il faut à peu près tout réformer, et bien plus que ce que proposent les réformettes de la loi travail.

Les fonctionnaires de Bercy se sont peut-être laissés piéger par le taux de chômage officiel de l’Autriche, affiché à 10,9 %, quand le taux de chômage français n’est “que” de 10,5 %. Mais c’est oublier qu’en Autriche, les travailleurs à temps partiel et les chômeurs en formation sont quand même comptés dans les rangs des sans emploi ! Le taux de chômage autrichien, au sens du Bureau International du Travail, n’est lui que de 5,8 %… Soit moitié moins que le chômage français, qui s’accommode bien de cette comptabilité.
Le chômage, en Autriche, est donc faible, le déficit public n’est que de 1,2 % pour 2015, contre 1,4 % prévus à l’origine, et l’Autriche réalise le plus gros de ses échanges commerciaux avec ses 2 principaux voisins, l’Allemagne, et l’Italie, et le reste avec les pays de l’Est, principalement ceux de l’ancien empire austro-hongrois.
Autant dire que Vienne peut raisonnablement se poser la question de son maintien dans l’Europe, qui ne lui apporte pas grand chose, à part des soucis. La commission de Bruxelles a en effet sommé a plusieurs reprises le petit pays alpin d’accueillir plus de migrants. La réponse de l’exécutif en place a été rapide et efficace : il a fait voter une série de lois restreignant le droit d’asile, et fait construire de véritables murs aux frontières avec les pays de l’Est, pour décourager les migrants d’entrer sur son territoire.
Norbert Hofer, le candidat du FPÖ qui a raté de peu l’élection présidentielle en mai dernier, a de bonnes chances d’être élu en septembre prochain du fait de l’invalidation du second tour. Il a déjà lancé un avertissement à Bruxelles. Si la Turquie devait entrer dans l’Union Européenne, il proposera un référendum sur le maintien de l’Autriche dans l’Europe.

Toujours dans les conséquences du Brexit. Nigel Farage, le président du parti eurosceptique britannique UKIP a démissionné de ses fonctions. Un peu plus d’une semaine après le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, il a considéré qu’il avait mené à bien sa mission… expliquant que maintenant qu’il avait récupéré son pays, il souhaitait récupérer sa vie privée…

Source : TV Libertés